Cichlidés du Lac Malawi

Maylandia ngarae

Maylandia ngarae Miller, Konings & Stauffer, 2021

Je vais vous présenter l’un de mes Cichlidés favoris du lac Malawi. Il me fait littéralement craquer, bien que certains ne lui trouve rien d’extra.

Description de l’espèce

Description originale : Miller, Torin A & Adrianus F. Konings, Jay R. Stauffer. 2021. « Descriptions of two new shell-dwelling species of Metriaclima (Cichlidae) from Lake Malaŵi, Africa ». Zootaxa. v. 5052(n. 3), pp. 419–432. (Résumé).

L’espèce a été décrite comme Maylandia ngarae, à partir de 15 spécimens (holotype PSU 13365, 1 mâle de 59.1 mm, et 14 paratypes PSU 13366, 14, de 49.6 à 62.4 mm de longueur standard), collectés par les équipes de Stuart GRANT, en janvier 2000, à Ngara, au Malawi.

L’étymologie du nom d’espèce fait référence la localité de Ngara, au Malawi, près de laquelle les spécimens types ont été collectés.

Synonymes et nom provisoire

Jusqu’en 2007, Maylandia ngarae, a été considéré comme variétés géographiques de deux autres espèces, avant de prendre le nom provisoire de Maylandia sp. « lanisticola north », dans l’attente de sa description.

  • Pseudotropheus lanisticola Burgess 1976, dans Konings, 1989
  • Pseudotropheus livingstonii (Boulenger 1899), dans Konings, 1995
  • Metriaclima livingstonii (Boulenger 1899), dans Konings, 2001
  • Maylandia livingstonii (Boulenger 1899)
  • Metriaclima sp. « lanisticola north », nom provisoire, dans Konings, 2007
  • Maylandia sp. « lanisticola north »
Maylandia ngarae, variété de Ngara (Club aquariophile de Vernon, juin 2004)
Maylandia ngarae, variété de Ngara (Club aquariophile de Vernon, juin 2004)

L’espèce

Maylandia ngarae est un petit Mbuna, sabulicole pouvant atteindre 8 cm. Les femelles diffèrent des mâles par leur taille plus petite. Il présente un patron mélanique brun, plus ou moins claire, avec une bande submarginale noire sur les nageoires dorsale et anale, et 4 à 5 barres verticales sous la nageoire dorsale, ce qui les distinguent de la plupart des autres espèces du genre Maylandia.

Il est très proche de Maylandia gallireyae et s’en distingue par la coloration et les proportions de la tête. Bien que géographiquement éloignées, les deux espèces vivent dans dans le même type d’habitat et présentent le même comportement avec les coquilles d’escargots abandonnées

Distribution et habitat

La distribution de Maylandia ngarae comprend les récifs submergés près de Ngara et Mdoka, au Malawi. L’espèce est également signalée à Chesese, légèrement au sud de Mdoka, et Kaporo, situé beaucoup plus au nord.

Il est rencontré principalement dans l’habitat sablonneux, entre 10 et 25 m de profondeur, à proximité de coquilles vides de Lanistes, principalement de l’espèce nyassanus. Dans son habitat, Maylandia ngarae est solitaire et reste à proximité des coquilles de Lanistes, dans lesquelles il se réfugie en cas de menace. Les femelles en incubation semblent relâcher leur progéniture dans les coquilles. L’espèce peut également être rencontrée dans l’habitat intermédiaire, mais rarement dans l’habitat rocheux. En l’absence de coquille, il peut prendre un rocher pour territoire.

Comportement, reproduction et alimentation

Maylandia ngarae est un Mbuna calme et facile à maintenir avec d’autres cichlidés du lac, au même tempérament, y compris des Aulonocara. Leur comportement intraspécifique est par contre plus violent, les mâles défendent énergiquement leur territoire. J’ai pu constater cette défense de territoire au niveau d’une coquille de Laniste, chez des jeunes âgés de 3 semaines. En aquarium, on évitera la cohabitation de plusieurs mâles, les prises de bec entre ceux-ci étant très fréquente. Les individus trop grands, pour occuper les coquilles, ont tendances à s’implanter à proximité d’un rocher.

Un aquarium de 200 litres est un minimum pour cette espèce, agrémenter de quelques roches, dont un amas offrira des cachettes aux jeunes et aux femelles. L’aquarium devra également comporter une belle plage de sable fin sur laquelle plusieurs coquilles de gastéropode de dimensions adaptées trouveront leur place, avec de préférence des coquilles de Lanistes (parfois disponibles chez Abysse). C’est un vrai régal de pouvoir observer le comportement de cette espèce en présence de coquilles vides.

De tendance polygame, il est préférable de faire cohabiter un mâle avec plusieurs femelles, même si un couple seul ne pose pas de problèmes.

Alimentation

Dans son milieu naturel, Maylandia ngarae fouille dans le sable à la recherche de diatomées et d’invertébrés, qu’il filtre de la vase au travers ses ouïes. Il consomme également des algues qu’il broute sur les rochers et coquilles de Lanistes, avec les animalcules qu’elles abritent.

En aquarium, son alimentation sera variée et portera principalement sur des artémias, krill et autres crustacés planctoniques, accompagnés de verdure (épinards hachés, algues…), bien que les aliments en paillettes et en granulés soient bien acceptés.

Reproduction

Maylandia ngarae est un incubation buccale maternelle ovophile, comme la quasi totalité des cichlidés du lac.

Cette espèce semble peu prolifiques, du moins en aquarium. Les reproduction que j’ai pu réaliser ont toujours compté entre 3 et 6 jeunes. Lors de ces reproductions, la femelle continuait de s’alimenter normalement, ce qui ne facilitait pas l’observation d’une éventuelle incubation et ce qui peux expliquer également le nombre peu élevé d’alevins.

Pour aller plus loin…

Bibliographie

  • Ad Konings – Les Cichlidés du Malawi dans leur milieu naturel – Cichlid Press – 1995, 2ème édition, p. 242, 243 et 244 [Pseudotropheus livingstonii]
  • Ad Konings – Les Cichlidés du Malawi dans leur milieu naturel – Cichlid Press – 2001, 3ème édition, p. 242 [Metriaclima livingstonii]
  • Ad Konings – Les Cichlidés du Malawi dans leur milieu naturel – Cichlid Press – 2007, 4ème édition, p. 308 [Metriaclima sp. « lanisticola north »]
  • L. Lamoureux – Pseudotropheus livingstonii (Boulenger, 1899) – RFC n°82, octobre 88
  • W. Deproost – Pseudotropheus livingstonii (Boulenger, 1899) – RFC n°43, p 20, novembre 1984

Plus d’info sur le Web

Editions de l’article

28/01/2004 : Edition initiale de la page, sous Maylandia lanisticola
23/10/2021 : Reprise complèrte de la page, suite à la description de
Maylandia ngarae

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